Aujourd’hui, mes parents fêtent leurs 53 ans de mariage.

Cela me fait rêver !

Bon anniversaire "mes p'tits remps d'amour", mes "Amoureux de peynet" !!!

J’ai toujours regardé mes parents avec beaucoup de respect, d’amour et d’admiration même.

Ce qu’ils sont est admirable et leur parcours l’est tout autant, mais ce qui m’a toujours touché chez eux, c’est tout l’amour qu’ils dégagent…

Du plus loin que je me souvienne, je les ai toujours vu amoureux et toujours ils nous ont témoigné l'amour qu'ils avaient et qu'ils ont pour nous.

J’ai grandi  avec cette belle image devant moi. Une belle image qui m’a, à un moment de ma vie, mis une sérieuse pression car je voulais avoir le même parcours sentimental qu’eux : Un premier et unique amour pour toute une vie.

Aujourd’hui, je ne partage pas ma vie avec mon premier amour mais c’est assurément le plus beau.

Avec So. j’ai trouvé cette tendresse que j’enviais à mes parents, cette écoute, cette générosité et cet amour transpirant par tous les pores de la peau…

Il est vrai que depuis quelques semaines lorsque je regarde So. mes yeux se braquent en premier lieu sur son ventre qui change au rythme de "notre tout petit".

Mais si son ventre m’attendrit tant, si je le regarde tellement, c’est parce que même si je n’y suis biologiquement pour rien, je ne peux m’empêcher de me dire, avec beaucoup d’émotion, que So. abrite et couve "le fruit de notre Amour".

Notre enfant va naître "de père inconnu" parce que l’on confond la notion de "père" et celle de "géniteur".

J’expliquerai à "mon Titi" ces notions et je sais qu’il nous regardera So. et moi, avec la même tendresse que celle qu’il y a dans mes yeux lorsque je regarde mes parents car au-delà du fait qu'ils soient mes parents au sens civil du terme, ils sont avant tout des parents aimants et c’est cette notion là qui me parle à moi !

"De l'autre côté du ventre", j’aime So. comme une dingue et c'est de cet amour que naîtra "notre tout petit" que j’aime déjà comme une mère que je suis.

Personne, je ne laisserai personne  faire du mal à "mon titi" en lui disant qu’il n’a pas été désiré par ses deux parents et cette notion de « père inconnu » le sous-entend.

Photo:
Copyright Maman moi aussi.

"Photo de famille."

So. se sent fatiguée et un peu nauséeuse, ce matin... Un symptôme de plus qui la réjouis sans nul doute.

Malgré la chaleur étouffante, j'ai réussi à dormir, cette nuit et me sens un peu moins épuisée...

Comme tous les dimanches matins, dans un souci d'entraînement intensif à la maternité, "Nénette", notre femelle Bull-terrier, nous a réveillées à l'aube en couinnant  au pieds du lit.

Après que je lui ai demandé, pour la faire rire si :

"J'peux n'avoir un p'tit café ?"

So. m'a gentiement servi, mon petit déjeuner au lit.

Un vrai bon dimanche matin.

Tout se passe pour le mieux du monde de chaque côté du ventre.

Photo:
Copyright Maman moi aussi.

"Un lapin bleu."

Ces derniers temps, So. est épuisée et la chaleur estivale ne rend pas les choses plus simples. En temps normal, lorsque nous marchons côte à côte, je suis sans cesse obligée de demander à mon Adorée de ralentir ou pire, j’ai l’impression d’être un enfant marchant avec des adultes pressés…

Mais cela fait quelques jours maintenant qu’enfin…

So. marche au même rythme que moi…

Quelques jours également que je trouve So. plus sereine. Comme si le fait d’avoir entendu le cœur de "notre tout petit" battre lui avait ouvert la porte de la sérénité. Quelques inquiétudes subsistent encore mais elles ne sont plus disproportionnées.

J’ai effectivement l’impression que So. "profite" d’avantage de la grossesse. J’irais presque jusqu’à dire que  So. vit cette merveilleuse aventure avec autant de jouissance que moi.

Cela fait

6 semaines aujourd’hui que nous sommes allées à "Jardiland".

5 semaines et quelques jours que "notre bidibule" évolue dans le ventre de So.

Un laps de temps nécessaire pour s’adapter… pour passer du rêve à la réalité.

Un laps de temps qui réduit chaque jour un peu plus mon sentiment d’être de l’ "autre côté du ventre".

Photo:
Copyright Maman moi aussi.

"Au bout des doigts."

Depuis que nous sommes enceintes et surtout depuis que nous l’avons partagé, nous sommes confrontées à de toutes nouvelles interrogations de nos proches.

Il ne s’agit en aucun cas d’un certain voyeurisme malsain mais plutôt d’une prise de conscience ou quelque chose du genre.

En effet, pour nos parents et nos proches nous sommes un couple à part entière et sans particularité propre. Cela étant, le fait que nous attendions un enfant les pousse à nous poser des questions sur nos droits en qualité de future famille homo parentale et, par conséquent, les confronte aux réponses.

"Comment ça se passe si So. accouche sous césarienne… Comme les papas, tu pourras la suivre Cé. ?"

"Vous allez faire une déclaration anticiper de naissance ensemble pour que le petit porte vos deux noms ?"

"Et alors, laquelle d’entre vous donne son nom à l’enfant?"

"Comment il va t’appeler le petit Cé. ? T’a réfléchis à un surnom ?"

"Et légalement, tu seras qui pour cet enfant Cé. ?"

…

On peut comprendre que ces questions viennent titiller l’esprit de nos proches. Je pense par exemple que pour mes parents, il est quelque peu douloureux de concevoir que la république ne permette pas à ce petit de porter aussi mon nom… leur nom.

Je sais également que si je ne conçois pas de porter le prochain, c’est aussi parce que je ne veux pas que nos enfants souffre de ne pas avoir le même nom car nous sommes une seule et même famille qui ne devrait être représentée que par un nom de famille à moins que nous ayons So. et moi, fait un autre choix.

Bref…

A toutes ces questions je réponds et à chaque fois je découvre la tristesse, l’incompréhension et parfois jusqu’à la colère dans les yeux de mes interlocuteurs qui prennent d’un seul coup conscience de l’injustice à laquelle nous sommes confrontées pour la seule raison que nous n’avons pas la même sexualité que celle qui est représentée dans les « grands » et gros livres.

Ce matin encore…

Moi : Et oui… Après la naissance de "notre tout petit", So. recevra un livret de famille sur lequel il sera inscrit que notre enfant est né le tant, et seule So. apparaîtra dessus. Puis il y aura une annotation "né(e) de père inconnu".

Jo. : Et toi si tu vas à la Mairie tu seras dessus aussi ?!

Moi : Non, je n’apparaîtrai sur aucun document officiel parce que légalement, je ne serai pas identifiée comme étant la mère de cet enfant et je n’aurais donc aucun droit parental sur lui. Pas tant que nous n’aurons pas gagner notre nouveau combat : Etre une vraie FAMILLE légalement.

Jo. : C’est inadmissible, incompréhensible… C’est…. Mais vous êtes une famille quoi !

Alors Monsieur le Président de notre si belle République et de notre si grand pays de droits...
Nous sommes une famille quoi ?!…
Nous payons les mêmes impôts que tout le monde et quoi…
Si So. n’est pas une future maman isolée pour la CAF, c’est bien qu’elle n’est pas seule...
Et puisque notre enfant va naître de "père inconnu" je devrais pouvoir l’adopter et jouer pleinement mon rôle de "parent" sans quotidiennement me battre pour être reconnue comme telle…

Pourquoi nous ne serions pas l’une des 7 Familles ?

Photo:
Copyright Maman moi aussi.

"On se dit oui."

Aujourd’hui, c’était le grand jour.

Pour la première fois, j’allais « presque » passer de l’autre côté du ventre et rencontrer « notre tout petit ».

Rendez-vous pris pour 8h30 mais le Doc fait durer le plaisir… La pression monte avec l’excitation qui me titille le ventre depuis le saut du lit.

9h, le Doc fait enfin son apparition après que j’ai tourné machinalement les pages de 4 ou 5 magazines people pour effeuiller le temps…

La première image est troublante.

Je l’ai tant attendu, je vois apparaître sur l’écran ce petit flageolet splendide et, j’ai beau trouver cela merveilleux, je ne me sens pas émue outre mesure… Je me déçois.

Puis…

Le Doc : C’est gagné !

Avec ces mots il me fait en quelque sorte prendre vraiment conscience que ce que je vois est bel et bien « notre petit » et pas une illusion d’optique.

Je sens l’émotion me gagner.

Après avoir pris quelques mesures, le doc nous annonce que « notre Bidibule » mesure 8 mm.

Plus il en parle et plus cela se précise pour moi, plus je sens que j’vais chialer tellement c’est bon d’avoir passer la frontière, tant j’apprécie d’être du bon côté du ventre quelques instants.

Le Doc : Bon, un peu d’émotion ?

Nous : Oui !

Il appuie sur un bouton et…

Ca y est je chiale… Le cœur de notre enfant bat !

Il fait seulement 8mm mais il arrive déjà à faire battre son tout petit cœur pour nous signaler sa présence, nous rassurer et nous dire que « de son côté du ventre » tout va bien !

La mine réjouie, les yeux brillants, nous sortons du cabinet toutes chamboulées par ce que nous venons de vivre ensemble.

Nous en sommes donc à notre sixième semaine de grossesse d’ aménorrhée, ce qui signifie que « les mobiles » sont restés vivants, viables et féconds 4 ou 5 jours… Une prouesse médicale qui laisse même le Doc Bouche bée.

So. : Je suis sûre que ta maman et ton frère ont raison et que c’est un garçon… Pour être si fort !

Photo:
Copyright Maman moi aussi.

"Sa douce musique."